Le 9 décembre 1905 était adoptée la loi de séparation des églises et de l’État.
C’était une étape déterminante dans l’émancipation des esprits engagée bien avant le XXème siècle dans plusieurs pays d’Europe et pour laquelle la France était à l’avant garde. Le philosophe Condorcet estimait ainsi que
chaque culte doit être financé par ses propres fidèles. Déjà des révolutionnaires entendaient parvenir à une laïcisation de la société, tout en refusant de déifier l’État ou la République.
Après la séparation de l’église catholique et de l’École par les décrets Jules Ferry de 1880 et 1882 instituant l’Ecole laïque, gratuite et obligatoire,
la loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat abrogeait le Concordat napoléonien de 1801. Elle reconnaissait en droit, la liberté de conscience, celle de croire ou de ne pas croire, en contrepartie elle garantissait le libre exercice des cultes qui relevait du privé en stipulant que la République
"ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte".
Il fallait toutefois attendre 1946 pour que la laïcité soit érigée en principe constitutionnel en même temps qu’était accordé le droit de vote aux femmes en application du programme du Conseil National de la Résistance.
Aujourd’hui la Laïcité est menacée !
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L’instauration d’un enseignement du fait religieux pour transmettre une culture religieuse, qui ferait défaut, contredit les principes de l’école de la République basée sur l’apprentissage de la rationalité critique.
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Le ministre de l’intérieur, chargé de faire respecter la liberté des cultes, n’a pas à les organiser, car ce faisant il apporte la caution de l’État à des structures non laïques, voire anti-laïques.
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Avec ses nouvelles lois de décentralisation, que permet la modification de l’article 1 de la constitution, le gouvernement s’en prend à l’égalité entre citoyens, en transférant aux collectivités territoriales des compétences sur les Services Publics qui relèvent de l’Etat, et à la laïcité en ouvrant la voie à des contournements de la législation sur le financement des écoles privées sous couvert « d’expérimentation », ce qui serait en contradiction avec la loi de 1905.
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Le projet de constitution européenne, élaboré en petit comité d’experts sans consulter l’avis des citoyens, ne reconnaît ni la Laïcité ni la séparation des églises et des institutions politiques. Il préfigure une Europe des particularismes et des régions qui conduit certains milieux cléricaux à demander que le statut concordataire dérogatoire d’Alsace-Moselle, dont les laïques ont toujours demandé l’abrogation, s’applique à d’autres parties du territoire français au mépris de l’article 2 de notre Constitution selon lequel la France est une République laïque.
Le centenaire de la Loi de Séparation doit être l’occasion de rappeler
le principe de Laïcité, valeur essentielle de la République
et d’exiger sa pleine application dans tous les domaines de la vie publique.
C’est pourquoi dès maintenant des associations laïques appellent à la constitution d’un
"COMITE 1905-2005".
Pour contact écrire au président des associations à l’origine du comité :
- CREAL-76 : 12 quai Hilaire Tertre 76 940 La Mailleray-sur-Seine, jmf.sahut@wanadoo.fr
- UFAL de Seine-Maritime : 52 avenue Georges Braque 76120 Le Grand
Quevilly, legros.claude@free.fr
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